Quelques sachets de « Shili » (poudre de piment) en main, Anne, une cliente demande les conseils d’utilisation à la vendeuse. Kaltoume Idriss Aboubakar, une jeune entrepreneure camerounaise, prodigue à cette consommatrice toutes les instructions nécessaires. « C’est très simple, dit-elle. Tu l’ajoutes à la cuisson tout simplement. Pour ce qui est du gingembre, tu peux l’utiliser pour la cuisson ou le consommer en tisane juste en y ajoutant de l’eau chaude ». Elle se prête avec beaucoup d’attention aux jeux de question-réponse des curieux qui visitent son stand d’exposition.
A chaque fois que l’occasion se présente, cette entrepreneure camerounaise n’hésite pas à faire connaître « Les Paniers de Bintou », une entreprise artisanale spécialisée dans la transformation et la distribution des produits locaux. « Il y a des périodes où nous avons certains produits agricoles en abondance sur le marché. Malheureusement, ces produits ne peuvent être conservés pour longtemps s’ils sont frais. Donc, nous avons trouvé un moyen de leur donner une longue vie et de permettre aux consommateurs d’être satisfaits quel qu’en soit la période de l’année », explique Kaltoume Idriss Aboubakar.
« Dans les régions du grand Nord, la bouillie de maïs est très consommée, mais l’avoir constamment en état frais, n’est pas évident. Nous avons aussi nos frères qui sont à l’étranger et qui aime bien cette bouillie, mais il n’est pas évident de l’expédier à l’état frais. Et je me suis dite, pourquoi n’est pas trouver une méthode pour conserver ces produits pour longtemps et les transporter facilement », ajoute-t-elle.
Marché africain
C’est ainsi que Les Paniers de Bintou voient le jour à la capitale économique du Cameroun. Les Paniers de Bintou offrent aux consommateurs des produits agricoles locaux tels que, du gingembre, du piment et de la bouillie transformés en poudre, ainsi que des épices sèches. Des produits vendus entre 500 et 1000 F Cfa le sachet.
« Tous ces produits peuvent être conservés sur une longue période alors que ce n’est pas le cas quand ils sont frais. Pendant la période de récolte du piment par exemple, il y a un grand souci de conservation, pourtant une fois séché, cette épice peut tenir sur une longue période », explique cette transformatrice.
Après un peu plus de 5 années passées dans l’ombre, essaie de se moderniser et veut conquérir en plus du marché camerounais, l’espace africain. « J’ai commencé mon projet avec un capital de 250 mille F Cfa et aujourd’hui nous avoisinons un peu plus d’un million F Cfa. Je suis satisfaite de son évolution parce que nos produits sont commercialisés dans certains grands espaces marchands et nous employons déjà quelques jeunes », confie cette promotrice.
Pour atteindre son objectif qui est d’accroitre sa zone de distribution, cette transformatrice a besoin de fonds pour développer son unité de transformation. « Si nous avons des machines appropriées, nous allons forcement accroître notre production et conquérir la sous-région. Nous avons aussi besoin des séchoirs modernes et des emballages alimentaires », souhaite Kaltoume Idriss Aboubakar.
Marie Louise Mamgue