Depuis plusieurs années on observe un regain d’intérêt des jeunes pour cette culture. Certains reprenant des structures familiales. Mais pour ceux qui s’y lancent, le défi est souvent de savoir comment créer une plantation moderne dans le contexte actuel.
Les conseils d'un d'Alphonse Biyidi, un jeune cacaoculteur
Avant de lancer sa plantation : il faut s’assurer que la terre choisi convient à la culture du cacao. Certains éléments comme la présence de grands arbres permettent au paysan de se fixer sur la qualité du sol.
La pépinière : c’est un élément important pour la réussite d’une plantation surtout lorsqu’on n’a pas d’argent pour acheter directement les plants. Il faut la mettre en place près d'un point d'eau pour faciliter les arrosages.
Il est conseillé d’associer d’autres cultures au cacao. La banane-plantain ou le piment par exemple. En plus de vous donner d’autres ressources financières, le bananier-plantain va vous fournir de l’ombrage pour vos plantes et éviter que le cacao pourri précocement en ce début de saison sèche.
Il ne faut pas négliger le désherbage qui permet de préserver la santé de la plante et de l’aider à bien grandir. Vous pouvez profiter de la cueillette de la banane-plantain ou de la récolte des ignames pour faire la propreté.
D'autres conseils issus de Sodecao, société publique à vocation agricole (Cameroun)
1) Choix du site
Dès le mois de novembre au plus tard: En zone de forêt ou de savane ayant une pluviométrie d’au moins 1800 mm d’eau par an. En cas de jachère, éviter celle ayant préalablement portée le manioc. Le site choisit doit avoir un sol profonds, pour cela se référer aux arbres indicateurs tels que : fromager, Eteng, Ayous, Ajom. Eviter les sols marécageux ou rocailleux et à forte pente (supérieure à 10%).
2) Aménagement du site
A partir du mois de novembre: Délimiter la parcelle en ouvrant de layons de 2m de large autour de la parcelle choisie. Défricher à ras du sol en coupant toutes les herbes et arbustes d’au moins 8cm de diamètre. Pour les petits paysans, faire des parcelles de 1,5 hectare pour une bonne rentabilité. Pour les grandes exploitations, faire des blocs de 4 à 5 hectares. Dans tous les cas, prévoir des pistes de 4m de large entre les blocs et de 6m autour de la plantation.
3) Abattage sélectif
Dès le mois de décembre. Sectionner, puis marquer à l’aide de la peinture ou de l’huile de vidange les arbres moyens favorables aux cacaoyers. Choisir les arbres compatibles avec le cacaoyer présentant une bonne charpente et qui gardent leurs feuilles pendant la saison sèches, à raison de 35 à 40 arbres / ha de diamètre inférieur ou égal à 50 cm. Eliminer systématiquement les gros arbres tels que : l’Atui, Asseng, Assam, fromager. Abattre et tronçonner systématiquement tous les arbres non marqués à la peinture.
4) Piquetage
Dès mi-février: Couper les jalons de 1,5m de long et les tailler à la base. Prévoir 1200 jalons/ha. Tracer la ligne de base dans le sens Est-Ouest et la première ligne de plantation dans le sens Nord-Sud au milieu de la parcelle. Piqueter pour le cacaoyer à 3mx3m en s’appuyant sur ces deux orientations, puis à 3mx3m en interligne pour le bananier plantain.
5) Layonnage – andainage
En février et mars. Ouvrir et nettoyer sur une bande d’un mètre de large, toutes les lignes de plantation des cacaoyers. Etablir les andains entre deux lignes de cacaoyers.
6)Trouaison
Dès le mois de mars : Creuser les tous de 40 cm x 40 cm x 40 cm pour les cacaoyers. Creuser les trous de 50cmx50cmx50 cm pour les bananiers. En creusant ces trous, mettre la terre noire de surface d’un côté et la terre rouge de profondeur de l’autre côté.
6) Mise en terre
Entre le 15 Mars et le 30 Mai Reconditionner les trous en y mettant au fond, la terre noire de surface ; bien tasser. Disposer à côté des trous les plants d cacaoyers vigoureux et sains, d’âge variant entre 4 et 6 mois, issus de la pépinière. Enlever délicatement le plastique contenant la motte de terre. Habiller le plan en éliminant les racines qui débordent la motte de terre, ainsi que les premières feuilles situées juste après cette motte. Introduire le plan au centre du trou. Recouvrir le trou avec le reste de terre sans enterrer le collet. Tasser soigneusement la terre en évitant de créer des cuvettes autour du plant.
Rassemblés par Elsa Kane à Yaoundé