La vendeuse de fruits et légumes qui risque le vol, le viol et la mort pour nourrir sa famille
En une année, Kahindo Bembeleza, 42 ans et mère de 5 enfants, a triplé son capital.
A 42 ans, Kahindo Bembeleza, est mère de 5 enfants. Elle a longtemps été sans emploi, comme des millions d’autres congolais. « Ça me faisait de la peine de rester à la maison sans rien faire. Parfois, j'avais honte de toujours tout demander à mon époux. Je voulais plutôt l’aider mais, je ne trouvais pas de travail pour atteindre cet objectif », se souvient la vendeuse.
Un jour, son époux lui a prêté 95 dollars (50 000 environ). Elle a lancé son affaire, qui est à présent son gagne-pain quotidien. Elle a commencé par acheter en gros, les légumes et les fruits dans la cité de Minova, située à plus de 30 kilomètres de la Goma, une ville située à l'Est de la République Démocratique du Congo. Son bénéfice journalier est aujourd’hui estimé à 10 dollars, soit 300 dollars par mois.
Risque de vol, de viol et de mort
Au-delà de ce profit mensuel, Kahindo et les autres vendeuses font face à divers problèmes. Elles vont se ravitailler à plus de 30 kilomètres de Goma. Malgré ce long parcours épuisant, elles se font parfois arrêter par des bandits, se font voler, risquent le viol et la mort. « Je ne baisse pas les bras et mon courage paie », confie Kahindo.
Son capital a triplé en une année et elle gagne plus de 300 dollars actuellement. « J’aurai pu en gagner plus mais, je prends en charge deux de mes cinq enfants. Je m’occupe des dépenses ménagères. Je suis fière parce-que j'allège les charges de mon époux ».
Kahindo Bembeleza appelle les femmes désœuvrées comme elle, à suivre son exemple : devenir son propre patron afin de nourrir sa famille. « Je peux dire aux femmes comme moi, de cultiver en elles l'instinct de débrouillardise. Une femme ne doit pas refléter cette image d'un être désœuvré. Elle doit au contraire, déborder d’ingéniosité».
Zanem Nety Zaidi à Goma