Des routes de «l’aventure» en Egypte aux champs de poivrons au Cameroun
Jacques blaise Taffopa cultive tomates, pastèques et concombres dans la localité de Melong.
Il est environ 8 h 30 minutes. Sous une pluie battante, jacques Blaise Taffopa circule entre des sillons de son champ de poivrons. De sa main droite, il cueille délicatement ceux arrivés à maturité et les jette dans un grand sac blanc. A chaque pas, l’exercice est le même : Jacques se courbe et vérifie la qualité du légume. Pas question de cueillir les poivrons encore immatures. Alors, casquette en laine vissée sur la tête, le jeune cultivateur n’en a cure des grosses gouttes de pluies qui s’abattent ce jour-là. Du revers de la main, il s’essuie le visage et continue sa cueillette. Minutieusement.
Voilà quatre ans que Jacques blaise, 41 ans, cultive plusieurs variétés de légumes et fruits à Melong, localité située dans la région du Littoral au Cameroun. «Je produis des cucurbitacées et des solanacées », se réjouit-il. Une joie qui cache en réalité un long parcours.
Egypte
Titulaire d’un baccalauréat scientifique, Jacques a d’abord débuté comme gestionnaire dans une entreprise spécialisée dans la vente des motocyclistes au Cameroun avant de prendre la route de « l’aventure » pour l’Egypte dans l’espoir «d’une vie meilleure ». Là-bas, auprès des cultivateurs installés tout au long du Nil, le plus long fleuve d’Afrique, il apprend les techniques agricoles en tant que manoeurvre dans les fermes. Au bout de plusieurs années de vivotement, jacques Blaise Taffopa retourne au Cameroun et se lance dans l’agriculture, un métier qui l’a toujours passionné.
Sa première expérience dans la culture de cacao est un échec. Ce père de deux filles se lance alors dans la culture maraichère sur une superficie de 7 000 mètres carrés située près d’un cours d’eau, « une perle rare » se souvient-il encore. Aujourd’hui, le maraicher cultive tomates, pastèques, poivrons et concombres. Et ça marche ! A chaque fin de saisons, il récolte une dizaine de sacs de produits frais par semaine qu'il vend directement aux grands commerçants de Sandaga, le marché des vivres frais de Douala, dans la capitale économique. Avec un revenu habdomadaire de plus de 70 000 Francs Cfa, il parvient à s’occuper de sa famille sans difficulté, réalisant ainsi son plus grand rêve.
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Aujourd’hui, Blaise Taffopa veut expérimenter la culture des courgettes. Pour cela, il lui faut acquérir un appareil qui lui permettra de gagner en temps et de produire en quantité. « Mon épouse et moi allons acheter un motoculteur qui nous permettra de labourer facilement le champ. Il coûte environ 700 000FcFa». Pas de quoi décourager ce passionné qui bouillonne de futurs projets.
Amélie Dita, à Melong