Cameroun: Nafissatou Oumarou, l’institutrice passionnée d’agriculture
A la tête d’un restaurant proposant des plats à base des produits camerounais, cette jeune femme a ouvert une structure spécialisée dans la vente des produits naturels et bio.
Titulaire d’une licence en psychopédagogie, Nafissatou Oumarou est institutrice à l’école primaire de Bamyanga dans la région de l’Adamaoua au Cameroun. Cette jeune femme âgée de 35 ans veut pousser les camerounais à consommer les produits locaux.
Institutrice, restauratrice, agricultrice… D’où vous vient cette passion?
Je suis une entrepreneuse qui s'est lancée le défi de créer des emplois et de développer des richesses dans ma ville, Ngaoundéré (dans la région de l’Adamaoua au Cameroun). J'ai d'abord commencé par la vente des produits naturels et biologiques. Ma structure s’appelle Oriental Bio. Ensuite j'ai évolué en ouvrant un restaurant dont le nom est Oriental Foods. Nous avons mis en place Oriental Bio en juin 2017 et Oriental Foods en novembre 2018. Dans nos entreprises nous vendons des produits naturels, biologiques et locaux.
Que fait Oriental Bio ?
Chez Oriental Bio, nous proposons des produits tels le gingembre moulu, Le curcuma moulu, L’Huile de coco, de sésame, de carotte, d'avocat, de neem, la spiruline en poudre, des graines de nigelle.......
Que proposez-vous chez Oriental Foods ?
Nous proposons des plats locaux comme le foléré, du ndolè, du Gombo accompagné du couscous de mais, du hamburger et frites de pommes, du foie sauté... Nous faisons des livraisons à domicile et dans les bureaux administratifs. Les plats les plus demandés sont le Ndolè même s’il n'est pas un plat traditionnel de chez nous (Ngaoundere). Les enfants aiment beaucoup les hamburgers.
D’Oriental Bio à Oriental Foods. Comment s’est fait votre évolution ?
Pour décrire l'évolution des deux entreprises, je dirai que Oriental BIO a bien évolué, ce qui a permis d'ouvrir Oriental Foods. Et bientôt nous envisageons de nous lancer dans l'agriculture (pommes de terre et tomates) et l'élevage (pisciculture, poulet de chair). Pour le moment nous sommes en train de mettre sur pied un champ de tomate et de pommes de terre. Chez Oriental Bio, Nous avons un employé à plein temps et deux employés à temps partiel (lors de la production et étiquetage). Chez Oriental Foods, nous avons deux employés à plein temps pour l'instant.
Au Cameroun comme dans de nombreux pays en Afrique, les agripreneurs rencontrent beaucoup de difficultés…
Dans une ville comme Ngaoundéré, il est vraiment difficile de convaincre les gens de consommer les produits locaux avec un beau packaging. Car ils se plaignent, en disant qu'on peut trouver la même chose sur le marché, à un prix très bas. Pourtant nous avons des prix abordables. Chez Oriental Foods, nous avons eu quelques pertes car les clients n'affluaient pas. Parfois nous ne vendons rien pendant toute une journée ou même deux.
Malgré ces difficultés, vous ne baissez pas les bras. Quels conseils pourrez-vous donner aux jeunes et plus particulièrement aux femmes souhaitant se lancer comme vous ?
C'est de s'accrocher à leur rêve et de faire face aux difficultés quelque soit l'ampleur. De ne jamais abandonner, de rester sur la voie, de se former dans plusieurs domaines (informatique, comptabilité, développement personnel...). De prendre exemple sur ceux qui ont réussi en s'inspirant d'eux.
Propos recueillis par Théophile Minlo