Entre ses jardins de fleurs, l’hôtel de ville de Yaoundé, capitale du Cameroun, affiche des allures d’une foire. Le soleil est au zénith ce mardi 10 octobre et progressivement, les exposants invités dans le cadre de la journée nationale des innovations en conseil et vulgarisation agricoles s’installent. Organisé par le Forum camerounais pour le conseil agricole (Camfaas) et la plateforme nationale des organisations professionnelles agro-sylvo pastorales et halieutique du Cameroun (Planopac), l’événement est une première dans son genre.
Son but est de mettre en vitrine les dernières inventions ou recherches destinées à améliorer les conditions de travail des agriculteurs, la qualité et la quantité des productions agricoles au Cameroun. Il faut aussi souligner que cette foire se tient dans un contexte marqué par les changements climatiques, la rareté des terres cultivables et le vieillissement des agriculteurs. Il faut proposer des solutions. Et c’est ce à quoi s’emploie l’association « Jeunesse et développement durable pour l’Afrique » (J2D), basée à Yaoundé.
« Nous sommes venus présenter nos innovations dans le domaine de l’agriculture urbaine », dit Vitrice Talonfo Dzoti, préposé à l’accueil des visiteurs sur leur stand en désignant du doigt une dizaine de plants de céleri et de persil présentés dans des bouteilles. « Notre association forme des jeunes en entrepreneuriat agricole et agropastoral. Nous sommes venus dire aux jeunes qui n’ont pas de terre mais veulent tout même faire l’agriculture qu’ils peuvent apprendre les techniques de conception et de gestion des murs végétaux, des sacs potagers ou des bouteilles à resserre d’eau. Ces modèles de culture peuvent se pratiquer sur un balcon, un jardin et ne demandent pas de gros investissement humains comme financiers », explique le membre de J2D.
Dans le stand de la « World agroforestry centre », Sygnola Tsafack présente les différents programmes conçus par cette Ong internationale, pour appuyer l’action des agriculteurs et des organisations paysannes du Cameroun. En l’absence du Dr Ann Degrande, responsable des projets Icraf au Cameroun, il présente les Centres de ressources ruraux et leurs impacts dans la lutte contre les pertes post-récoltes et la valorisation des chaînes de valeurs agricoles.
« Les Centre de ressources ruraux sont pour la plupart implanté dans les principaux bassins de productions. Leurs rôles est de faciliter l’accès à l’information sur les technologies et les dernières innovations agricoles, de vulgariser les bonnes pratiques agricoles. Ce sont aussi des lieux de formations. Ils permettent de mettre les différents acteurs (producteurs-acheteurs-vendeurs) en liaison », explique Sygnola Tsafack. Dans une autre approche, la Camyird promeut aussi la démocratisation des savoir-faire via un centre audiovisuel agricole. A travers des vidéos, des images, la Bd, elle met en vitrine des agriculteurs expérimentés pour que les autres puissent apprendre d’eux. Une autre formule de la formation de paysans à paysans, a-t-on appris.
Elsa Kane à Yaoundé