C’est une agricultrice d’un autre genre. Elle n’a pas choisi d’être dans la production des produits agricoles mais d’être en amont et dans sa chaîne de valeur à travers sa plateforme «Afrique, grenier du monde». Un vaste réseau qui formule des plaidoyers en faveur de «l'adoption de mesures structurelles favorables à l'investissement sur l'ensemble de la chaîne de valeur agricole et agroalimentaire pour cette Afrique désormais considérée par les plus grands experts comme le grenier du monde». Ici on croit dur comme fer que le continent a un potentiel énorme notamment, 60% de terres arables mondiales en Afrique, une main-d’œuvre bon marché avec une population majoritairement rurale et agricole.
Un potentiel hydraulique agricole inexploité, la présence de débouchés commerciaux aussi bien sur le continent africain qu’à l’international du fait «de la croissance démographique et de la volatilité des prix des denrées alimentaires». Tout le long de l’année, elle multiplie à travers des conférences, forums, dîners -débats, salons professionnels et les médias des interventions pour impulser une nouvelle dynamique pour la promotion de l'Agrobusiness grâce à une meilleure implication du secteur privé, paysannerie et société civile. Un secteur qui pourrait générer 1000 milliards de dollars à l’horizon 2030 contre 313 milliards de dollars annuels aujourd’hui selon la Banque mondiale.
Moringa
En marge de cette casquette de militante ; charlotte Libog commercialise du Moringa. Le déclic est parti de son collègue : «Tout est parti d’un collègue camerounais que j’avais chez Microsoft, éditeur de logiciel. Il avait un train de vie exponentiel et était tout le temps au pays. Un jour, je lui demande comment il fait. Il m’a dit qu’il puisait son argent dans l’agriculture. C’est ainsi que je commence à m’intéressais à ce secteur». Elle se rend donc au Cameroun pour acheter des terres arabes mais se heurte à une grande escroquerie : «Je n’ai pas eu les terres et j’ai perdu de l’argent. A ce moment, je décide de mettre sur pied un outil afin d’éviter de telles déconvenues».
Charlotte Libog comprend surtout qu’on peut ne pas produire mais investir dans l’agriculture en étant assis derrière un ordinateur et proposer des produits agricoles. Elle se lance dans la commercialisation du moringa. Elle se vend aussi bien dans le secteur de la cosmétique, pharmacie qu’agroalimentaire. Elle a commencé avec un capital minime mais s’estime chanceuse d’avoir découvert ce secteur. Mme Libog qui préfère sa casquette de militante en public, estime n’avoir pas encore atteint la vitesse de croisière dans ce challenge professionnelle à l’image de ses modèles entrepreneurials, Oprah Winfrey et Aliko Dangoté.
Adeline Tchouakak