Au Cameroun, du pain à base de farine de plantain se vend bien
Geovany Carlos Takougueu écoule 300 baguettes chaque jour.
C’est une véritable curiosité pour les habitants du quartier Deido à Douala, capitale économique du Cameroun: le pain à base de farine de plantain, en vitrine dans une boutique de vente de produits locaux. De nombreux clients ne retournent pas chez eux sans cette « précieuse » baguette. «Nous avons commencé à commercialiser le pain à base de farine de plantain il y a huit mois. Nous nous activons à mettre sur pied notre propre réseau de distribution. Pour l’instant, nous distribuons uniquement à Douala», explique Geovany Carlos Takougueu, le jeune promoteur dudit produit.
Le pain de plantain est constitué de plus de 60% de farine de plantain et de farine de blé. «On met du blé pour le rendre panifiable et le façonner», précise Geovany Carlos. A l'en croire, ce pain «ne contient pas de gluten ni de colorant, pas de produits chimiques. Nous utilisons le plantain légèrement mûr que nous passons dans le deshydrateur et moulinage, afin d’obtenir la poudre».
Le processus de fabrication impose des heures de dur labeur. Il faut surveiller, avec attention, le séchage et le déshydratage, pour «ne pas détruire les valeurs nutritives» et faire en sorte que la farine garde le « goût du plantain». Un travail d'artiste qui séduit. Car, comme le pain de blé, cette baguette se consomme avec des salades, boissons chaudes, en toast... « Ce pain se conserve d’ailleurs plus longtemps que le pain ordinaire. Environ cinq jours. Il faut juste le garder dans un endroit sec», vante M. Takougueu.
300 baguettes vendues par jour
« Depuis que j'ai découvert ce pain, je ne m'en passe plus », avoue Ernestine, une cliente devenue addict à ces nouvelles baguettes qui coûtent, en fonction du grammage, 125 et 500 Francs Cfa. D’après Geovany Carlos, 300 brichetons sont vendus chaque jour et la demande est sans cesse croissante. «A l'avenir, on aimerait atteindre les 1500 baguettes par jour », projette le promoteur peu disert sur son chiffre d'affaires.
Cependant, le jeune homme qui emploie cinq personnes, manque cruellement de moyens financiers, car pour l’instant, le travail se fait avec des machines encore rudimentaires qui ne pourront pas lui permettre d’augmenter sa production. Le boulanger égrène ses besoins: moulins de fabrication de farine, mélangeurs... Bien plus, pour ne pas tomber en rupture de stock de farine de plantain, il confie avoir besoin de fonds pour « encourager les producteurs».
En attendant, Geovany Carlos nourrit de grandes ambitions: étendre ses ventes partout au Cameroun. «On vaudrait faire connaitre notre produit dans tout le territoire et surtout amener les africains à créer à base des produits locaux», conclut-t-il.
Amélie Dita