Lundi 02 Avril à la Foire internationale des affaires et du commerce (FIAC) de Douala, dans la capitale économique du Cameroun. Dans son stand, Julienne Ngo yogo applique sur la peau d’une visiteuse, du savon au concombre. Au bout de 30 minutes, elle retire le surplus à l’aide d’un coton imbibé d’eau. Résultat : le teint est éclatant. Un geste qui ne laisse aucun visiteur indifférent.
«J’ai été tout d’abord séduite par la couleur verte du savon et le résultat obtenu après l’application sur la peau d’une jeune dame. Je me suis dit pourquoi pas le découvrir », raconte Mélanie Edimo qui vient de tester le produit. Spécialisée dans les soins naturels, Julienne Ngo Yogo, promotrice de la « savonnerie artisanale du centre », met sur pied des produits qui ont pour but de désinfecter la peau sans la dépigmenter.
« Lors de la fabrication du savon, je mets des ingrédients naturels, notamment de l’huile de palme qui est très indiquée pour la peau ». De plus, la spécialiste des « peaux mortes » fait savoir que ses produits servent également à gommer la peau. « Le savon permet aux pores de bien respirer. C’est la raison pour laquelle au fil du temps, lorsqu’on utilise ce savon on transpire énormément, signe que les pores sont débouchés », rassure-t-elle.
En effet, nourrir la peau avec les produits agricoles « made in Cameron », est le défi de julienne Ngo Yogo. « Le concombre est cultivé au Cameroun et il a beaucoup de vertus. Voila pourquoi je l’utilise pour fabriquer mon produit. Il permet de lutter contre les peaux mortes. Il enlève le sébum ; qui n’est autre que la poussière qui se pose sur notre peau et crée des maladies de peau », explique-t-elle.
Mélange de « concombre sans colorant avec du lait »
Cette habitante de la région du centre dit lutter contre le décapage en mettant ce savon artisanal à la disposition des consommateurs camerounais. « Il s’agit d’un concentré de concombre sans colorant avec du lait. Je tiens à préciser que même lors de l’achat du concombre, je dois m’assurer qu’il n’est pas cultivé à base des fongicides. Autrement, il n’est plus bon pour la peau. En outre, il ne contient pas de soude ; et il permet de garder sa fraicheur, son éclat et son teint », ajoute-t-elle.
L’entrepreneure rassure que son produit, disponible depuis 2010, est reconnu par le Ministère de la recherche scientifique du Cameroun. « Pour le moment il n’y a que les instituts de beauté qui les achètent pour en faire des soins corporels. Pourtant chaque femme peut bien s’en procurer », explique–t-elle.
Son but aujourd’hui est de le faire connaître dans tous les marchés camerounais. Mais, avant, elle fait face à de nombreuses difficultés au niveau de sa fabrication. Pour une journée de fabrication, elle y met plus de 8 heures. « Je n’ai pas de moules pour tourner du savon, car il coûte très cher, environ 3 millions de franc CFA », se désole-t-elle. Mais, pour maximiser ses gains, Julienne fabrique tout une gamme de produits naturels à base de concombre, neem, escargot…
Amélie Dita