De 15 000 F Cfa à un million grâce à l’élevage porcin
Si Claude Guiffo a une fierté aujourd’hui, elle se résume en la croissance de sa porcherie. A la genèse de cette idylle, une truie. Son propriétaire n’a que 26 ans à l’époque. Claude fait croiser sa jeune bête dans la porcherie d’un voisin. Quelques mois plus tard, le résultat est impressionnant. La truie donne naissance à 5 pourceaux et la ferme de Claude prend son envol.
«J’ai obtenu trois femelles et deux mâles, qui à la longue ont croisé les femelles et c’est ainsi que mon projet grandit du jour au lendemain », explique tout simplement, Claude Guiffo.
D’une truie à 60 bêtes
14 ans plus tard, il tient une ferme de plus de 60 bêtes qui sont évacuées tous les six mois, dans les différentes boucheries de la ville de Douala, capitale économique du Cameroun. Avec un chiffre d’affaires initial de 15 000 F Cfa, Claude pèse plus d’un million F Cfa à cette étape de son parcours. Le prix d’un porc varie entre 15 000 F Cfa et 350 000 F Cfa voire plus en fonction de son poids sur un marché camerounais qui vaut près de 55 milliards F Cfa par an. « J’ai commencé mon élevage avec les herbes et les déchets de cuisine sans aucun produit industriel. C’est mon amour pour l’élevage qui m’a motivé. Je crois qu’il faut d’abord aimer ce qu’on fait pour réussir », dit-il.
Claude fait ses premiers pas dans l’élevage dans la ferme familiale. Après l’école, ce fils de fermier a la lourde charge au quotidien de suppléer son père dans l’entretien de la porcherie familiale. C’est ainsi qu’il acquiert les connaissances dans ce domaine et prend goût à cette activité. Après son Certificat d’études primaires (CEP), Claude abandonne les études et s’installe à Douala où il acquiert quelques années plus tard, un terrain au quartier Ndogpassi, à l’entrée Est de la ville. « J’ai payé un lot dans les marécages, dans un endroit quasiment inhabité où je ne nuis à personne avec mes activités », avoue ce fermier.
Peste porcine
Le secret de sa réussite dans ce secteur d’activité, reste sa « passion » pour l’élevage. Claude n’a jamais baissé les bras, même face à l’épidémie de la tuberculose et de la peste porcine qui ont détruit une bonne partie de sa production. «Malgré l’aide des vétérinaires, j’ai perdu plusieurs porcs. Il y a toujours des moments difficiles, mais je n’ai pas l’intention d’abandonner. Le gouvernement ne nous soutient pas. Le prix des aliments est passé du simple au double alors que ces aliments ne sont plus riches comme par le passée. Un sac de remoulage varie entre 4 000 et 4 500 F Cfa, alors qu’avant, il coûtait entre 1000 et 1200 F Cfa », précise-t-il.
Claude a une autre passion, les poulets. Cependant, la chance qui lui sourit dans l’élevage des porcs l’a malheureusement lâché dans son projet avicole. L’extension de son entreprise à travers l’élevage des poulets s’est soldée par un échec, avec une perte de plus de 450 000 F Cfa. Mais, pour maximiser ses entrées financières, cet éleveur exerce aussi comme boucher, une activité qui lui permet d’évacuer facilement ses produits en attendant de s’ouvrir au marché de la sous région Afrique Centrale.
MM