« La farine du plantain est utilisée pour plusieurs recettes. Elle est utilisée pour la pâtisserie ou consommer sous forme de coucous. C’est très facile à préparer. On fait bouillir de l’eau, on ajoute ensuite notre farine qu’on remue et on laisse cuir pendant 15 minutes. Et notre couscous est prêt. Il se mange avec une sauce de son choix. La farine peut se conserver pendant deux ans », explique Sylvie Eponle Usoh, la promotrice de Redeemer of Mankind factory (Rmf) foods, une entreprise spécialisée dans la transformation des fruits et tubercules.
Ce mardi 3 avril 2018, cette entrepreneure prend la peine d’édifier au fur et à mesure, les visiteurs aussi curieux les uns que les autres, qui visitent son stand à la Foire internationale des Affaires et du commerce (Fiac), qui se déroule à Douala du 24 mars au 8 avril prochain, et découvrent par la même occasion, sa fameuse farine de plantain, vendue à 1000 F Cfa.
C’est depuis 2013, que dans l’optique de conserver l’excèdent de la production de la banane plantain et les non-vendus dans les marchés de Buea, dans la région du Sud-Ouest, Cameroun, qui parfois été abandonnés dans les étales par les commerçants, que cette camerounaise a pensé à un moyen de conservation à long terme. Elle décide alors de transformer ces plantains, exclusivement les non-mûrs en farine.
« Je me suis toujours demandée comment je pouvais récupérer ces plantains. Alors j’ai pris la peine d’expérimenter la farine et le résultat était plutôt intéressant. Progressivement, j’ai pu améliorer la qualité, son goût et sa texture », souligne Sylvie Eponle Usoh. Encore très peu connu des consommateurs, Sylvie a réussi avec le temps à populariser et à faire apprécier cet aliment, qui s’utilise pour la fabrication des gâteaux, des crêpes, du pain et autres.
Capital d’un million de Francs Cfa
En plus de la farine du plantain, qui est son produit de référence, Sylvie transforme aussi certains tubercules. Elle offre dans sa gamme, la bouillie de patate et la farine de pomme de terre, de manioc, d’igname, des produits sans additif. Même si elle gagne peu à peu du terrain, cette transformatrice a connu un début assez difficile, surtout dans le choix des plantains de meilleure qualité et l’accès au financement.
« Ce n’était pas facile. Mon challenge au quotidien est de trouver les meilleures qualités de plantain. Je fais constamment des recherches pour améliorer la couleur et la texture de la farine », dit-elle. Pour limiter le problème d’accès à la matière première, cette structure dispose d’un champ de banane plantain. Lancé avec un capital de près d’un million F Cfa, Sylvie Eponle Usoh, sollicite le soutien des investisseurs pour moderniser son usine de transformation et développer sa stratégie de communication.
Marie Louise MAMGUE