A Lolodorf, 1000 tonnes de poissons produits chaque trois mois
Silures, carpes ordinaires, poissons vipères sont entre autres espèces d’eau douce que produisent les pisciculteurs réunis au sud du Cameroun.
A 15 kilomètres de l’arrondissement de Lolodorf, dans la localité de Ngovayang 1, région du Sud Cameroun, un groupe de jeunes pisciculteurs camerounais met à la disposition des consommateurs locaux, des poissons frais produits surplace. Ces aquaculteurs réunis au sein de l’Union des Gic de Ngovayang 1 (Ugig), produisent en moyenne 1000 tonnes de poissons en trois mois. «Nous avons des marécages où nous creusons des étangs piscicoles de 15 mètres de long sur 8 ou 10 mètres de large avec une profondeur de 1,50 mètres. Nous nourrissons les alevins avec la provende, les feuilles de patate, les noix de palme…», explique, François Mba, le coordonateur d’Ugig.
L’Ugig produit des silures, des carpes chinoises et ordinaires, des poissons vipères qu’elle vend à raison de 2 500 F Cfa le kilogramme. «Après six mois, nous obtenons une production de plus de 2000 voire 2 500 poissons si nous élevons 1000 alevins au départ. La production peut parfois passer du double au triple », affirme François Mba. Pour lancer ce projet, il a fallu à ses initiateurs réunir le montant minimum de 500 000 F Cfa. « Nous achetions les alevins au début. Mais, maintenant nous les produisons surplace. Nous avons la chance de disposer d’un site naturel et de la main d’œuvre. Comme investissement, on peut commencer avec 400 ou 500 000 F Cfa. Mais nous avons déjà récupéré tout l’argent injecté dans le projet », souligne ce pisciculteur.
Formation des jeunes
François Mba et ses compagnons ont commencé ce projet avec quatre étangs et en compte aujourd’hui 14. Après six années d’existence, ce pisciculteur a vu son chiffre d’affaires tripler et se chiffre désormais à près deux millions de F.Cfa. «Je suis déjà à 14 étangs de poisson, si nous obtenons des financements, nous allons étendre la production à 40 étangs ou plus », confie-t-il.
Dans le but d’augmenter la main d’œuvre et aussi la production locale de poisson frais, l’Ugig forme également des jeunes qui viennent de toutes les régions du Cameroun. Une fois l’apprentissage achevé, ces jeunes s’installent à leur propre compte. «Tout le département de l’Océan est nourri de nos poissons. Quand nous avons la clientèle, nous réalisons en moyenne plus d’un million F Cfa de vente par mois. Nous n’exportons pas encore parce que nous n’avons pas de contact à l’extérieur, mais notre souhait est d’étendre le marché parce que la production a également augmenté », confie, François Mba.
Le rêve de l’Ugig est d’approvisionner tous les marchés camerounais, de ravitailler toutes les structures hôtelières et surtout, de donner la possibilité aux jeunes d’acquérir des connaissances dans l’aquaculture. En dehors de la pisciculture, l’Ugig fait également dans l’élevage des porcs et la culture du cacao, piment….
MM